Existe-t-il un lien entre maladie de la thyroïde et gluten ? L’arrêt de consommation de cette protéine pourrait-il soulager le patient ? Faisons le point ensemble sur ce thème pour balayer les idées reçues et instiller quelques notes d’espoir…
Les maladies de la thyroïde et l’intolérance au gluten sont toutes deux des maladies auto-immunes. Elles résultent d’un dysfonctionnement du système immunitaire qui se retourne contre l’organisme, en l’occurrence ici la glande thyroïde et l’intestin. Mais les organes visés peuvent être également les muscles (fibromyalgie), les articulations (polyarthrite rhumatoïde et spondylarthrite ankylosante) ou encore le système nerveux (sclérose en plaques).
Il n’est pas rare qu’un patient atteint d’une maladie auto-immune en développe une seconde. En effet, sans qu’elles soient les unes à l’origine des autres, ces pathologies se développent sur des terrains « sensibles », au système immunitaire affaibli. C’est pourquoi les médecins surveillent étroitement les symptômes pouvant laisser penser au développement d’une autre maladie. Par exemple, un intolérant au gluten doit subir régulièrement des palpations thyroïdiennes pour vérifier le bon fonctionnement de la glande.
La glande thyroïde produit des hormones (appelées T3 et T4) qui régulent le métabolisme général de notre corps et le fonctionnement équilibré de toutes nos cellules. Le dérèglement de cette glande touche plutôt les femmes et peut se produire dans deux sens opposés : une surproduction d’hormones ou, au contraire, un ralentissement de l’activité hormonale.
Cette pathologie touche 1 à 2 % de la population française. Elle provoque un emballement général de l’organisme avec, le plus souvent, un rythme cardiaque accéléré, une perte de poids, des troubles du sommeil, une grande fatigue, une humeur irritable, etc. Lorsqu’elle est d’origine auto-immune, on parle de maladie de Basedow. Le traitement repose sur la prise d’un médicament anti-thyroïdien de synthèse (ATS) durant plusieurs mois voire années.
Elle est plus fréquente que l’hyperthyroïdie, avec 3 à 10 % de la population touchés. La maladie de Hashimoto est l’une de ses formes les plus répandues. L’hypothyroïdie correspond à une baisse de la production d’hormones thyroïdiennes qui ralentit tout le métabolisme, avec des symptômes variés : fatigue générale, prise de poids, constipation, troubles de concentration, augmentation du volume de la glande thyroïde (ou goitre), etc. La maladie de Hashimoto est diagnostiquée par le dosage sanguin d’anticorps anti-thyroïdiens et de trois hormones (TSH, T3 et T4). Le traitement repose sur la prise, à vie le plus souvent, d’hormones thyroïdiennes pour compenser le déficit de l’organisme. Actuellement 110 000 Français sont traités avec le Levothyrox, quatrième médicament le plus vendu en France.
Même s’il n’existe pas de lien direct entre thyroïdite et maladie cœliaque, un régime sans gluten peut s’avérer bénéfique pour soulager les personnes souffrant d’hypothyroïdie. Le changement d’alimentation n’a pas d’impact direct sur la maladie. Pourtant, il permet de réduire la perméabilité intestinale, facteur-clé du déclenchement de réactions inflammatoires en raison du passage anormal dans l’organisme, depuis le tube digestif, de fragments de protéines ou antigènes qui déclenchent des réponses immunitaires. L’arrêt du gluten, mais aussi des produits laitiers (acidifiants et difficiles à digérer), présente plusieurs conséquences positives :
Le régime de Seignalet, dit hypotoxique, est à ce titre davantage contraignant mais encore plus efficace pour lutter contre l’inflammation.
Plusieurs témoignages attestent de cette efficacité. Laura, 35 ans, prenait initialement du Levothyrox 125 mg. Avec un régime sans gluten ni lait, elle a réduit son traitement à 75 mg puis 50 et enfin 25 mg. Elle se dit soulagée de prendre moins de médicaments chaque jour.
Après la suppression du gluten, Astrid a quant à elle perçu une amélioration en 15 jours avec une baisse radicale du taux d’anticorps thyroïdiens, une disparition de l’inconfort digestif et des symptômes cutanés. Toutes deux considèrent que le changement alimentaire a été d’une grande aide. Elles encouragent les personnes souffrant d’hypothyroïdie à tester le régime sans gluten et sans lait ne serait-ce que quelques mois pour observer les effets de cette éviction sur les symptômes.
En conclusion, thyroïdite et maladie cœliaque ne présentent pas de lien direct de cause à effet. Pourtant, il semblerait de façon empirique qu’une alimentation adaptée aux états inflammatoires pourrait calmer l’attaque du système immunitaire et freiner la destruction de la thyroïde. Des malades de Hashimoto ont pu ainsi réduire, voire stopper, leur traitement médicamenteux. Rappelons enfin qu’il est préférable, avant d’entreprendre tout régime sans gluten, de faire un dépistage de maladie cœliaque, histoire d’écarter cette éventualité.
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