L’adolescence est une période clé de la vie où le jeune est en quête de liberté, d’affirmation de soi et de désir de faire partie d’un groupe. Si la plupart des ados cherchent à faire comme tout le monde, l’intolérant au gluten ne pourra faire autrement que se différencier au moment des repas. Le rôle des parents lors de l’adolescence sans gluten est de l’accompagner à accepter cela…
L’adolescence est une période de la vie marquée par une nette augmentation des besoins énergétiques : le poids et la taille peuvent augmenter de façon importante en quelques mois ou quelques années. C’est pourquoi, les repas pris à la maison, notamment le petit déjeuner et le dîner en semaine, sont essentiels pour maintenir des apports nutritionnels variés et équilibrés. Du fait de la croissance, l’adolescence implique des besoins accrus en protéines et en fer, en particulier chez les filles pour ce dernier avec l’apparition des menstruations. La consommation actuelle est aujourd’hui insuffisante chez 40% des filles (besoins de 16 mg de fer par jour contre 13 mg chez le garçon). Si l’adolescent(e) est végétarien, les légumes secs, les fruits oléagineux ainsi que les œufs doivent figurer régulièrement au menu. Les féculents sont bien sûr essentiels pour rassasier durablement et limiter les grignotages. Quant aux légumes et fruits, souvent boudés à l’adolescence, surtout par les garçons, il faut savoir user de stratagèmes pour pousser à la consommation : élaboration d’assiettes “esthétiques” (formes, couleurs), légumes crus trempés dans une sauce, corbeille de fruits posée en évidence sur la table. La consommation de produits sucrés augmente énormément entre 11 et 15 ans. Si la plupart des biscuits et confiseries courantes ne sont pas compatibles avec un régime sans gluten, il faut surveiller la consommation de sodas qui peut, à cet âge, devenir continue au cours de la journée.
Les comportements alimentaires des adolescents sont très influencés par le groupe, par la mode et par les médias. Or, les messages sont souvent contradictoires : d’une part, une société de l’abondance où l’alimentation plaisir est matraquée dans les publicités et facilement accessible au supermarché ; d’autre part une valorisation du corps parfait et de la santé avec une pointe de culpabilisation (« évitez de manger trop gras, trop salé, trop sucré »). A l’âge de l’émancipation, les jeunes, en particulier les cœliaques, ont souvent l’impression de « ne rien avoir le droit de faire » : il ne faut pas manger n’importe quoi, pas fumer, pas boire d’alcool et en plus pas manger de gluten !
Selon les établissements scolaires et le système de restauration qu’ils proposent, les déjeuners en semaine des ados cœliaques peuvent varier. Certains fréquentent le self en composant un plateau adapté au régime en toute autonomie. Toutefois, l’information du personnel de restauration reste primordiale afin qu’ils puissent proposer des alternatives à certains plats ou au moins des sauces à part ou une double ration d’entrée si besoin. D’autres ados cœliaques apportent systématiquement leur panier repas mais, à cet âge où le conformisme est roi, il est parfois difficile de se sentir différent des autres…
Inévitablement, l’ado cœliaque va être confronté à l’envie de manger à l’extérieur avec ses amis parce que c’est tentant, parce que les repas à la cantine sont « mauvais » mais aussi pour « faire comme tout le monde ». Pizzeria, sandwicherie, kebab, fast-food : ces situations sont risquées pour l’ado cœliaque car sources d’écarts dans le régime.
Un voyage de l’adolescent sans la présence des parents constitue une source d’inquiétude pour lui comme pour eux ! Afin de rassurer tout le mode, il est conseillé de bien anticiper le séjour en informant l’établissement d’accueil et équipe d’encadrement ainsi qu’en prévoyant une valise d’aliments ressources : pain sans gluten prêt à l’emploi, plat préparé facile à réchauffé (falafels ou galettes de légumes), biscuits, etc.
Croissance, dépense physique mais aussi stress, ennui ou activités sédentaires (télévision, ordinateur, console de jeux) peuvent être à l’origine de grignotages plus ou moins maîtrisés. Quand on est parent d’un adolescent cœliaque, il faut savoir rester inflexible sur certains points (notamment la surveillance du régime) mais accepter que l’alimentation ne soit pas toujours diététiquement correcte. D’où la prévision en quantité suffisante de grignotages malins :
Pour éviter les consommations dans la matinée, il faut insister à la maison sur le rituel du petit déjeuner avec des produits appétissants : un muesli agrémenté de rondelles de banane, des corn flakes, un smoothie, etc. Et si rien ne passe le matin, ne laissez pas partir l’ado sans avoir glissé une pomme ou un paquet de biscuits sans gluten dans son sac ! Malheureusement, 50% des 15-17 ans ne prennent pas un petit-déjeuner tous les jours, en particulier les filles (étude INCA2).
Par la force des choses, les ados cœliaques sont plus responsables que les jeunes de leur âge au sujet de l’alimentation. Ils ont très tôt appris qu’il s’agit pour eux d’une question de santé… Avec les années qui passent, ils pensent eux-mêmes à emmener un goûter quand ils sont invités chez des amis ou à demander la carte des allergènes au restaurant. Néanmoins, il est important de maintenir un accompagnement ferme, quoique discret.
La soif de liberté et l’envie de faire partie d’un groupe peuvent pousser l’ado cœliaque à commettre des écarts alimentaires. Les parents doivent restés attentifs aux éventuelles rechutes (perte de poids, fatigue anormale, colique, irritabilité, vomissements…) et toujours proposer le dialogue en expliquant les choses de façon positive (« c’est meilleur pour ta santé… » plutôt que « il ne faut pas… »). L’adolescence est d’ailleurs un âge critique pour l’intolérant au gluten comme pour les autres membres de la fratrie : il n’est pas rare qu’un frère ou une sœur se braque face aux attentions particulières adressées au cœliaque.
Afin de limiter les frustrations alimentaires de l’ado cœliaque nées d’une envie de crêpes, d’une pizza ou d’un hamburger, il est très aidant de se mettre à la cuisine en lui préparant ce qu’il ne peut manger à l’extérieur. L’idéal est même de l’impliquer dans le choix des menus et dans la réalisation de la cuisine ! Cela le rendra plus autonome pour apporter un grignotage apéritif ou un gâteau chez des amis…
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