Sans gluten et végétarien : quand le cumul de régime devient gourmand
Manger sans gluten et végétarien sans faire de concession avec la gourmandise, c’est tout à fait possible ! Si certaines personnes y voient une double contrainte très limitante, voire une sacrée punition, d’autres considèrent ce régime alimentaire comme une façon de s’épanouir et de se régaler. Chacun place le curseur en fonction de ses attentes et ses convictions…
Le recul nécessaire pour y adhérer sans arrière-pensée
Le cumul de régimes alimentaires peut au prime abord effrayer : est-ce réalisable sans risque pour la santé ni appauvrissement de la diversité alimentaire ?
Le végétarisme, prôné depuis l’Antiquité
Nous disposons de millénaires de recul sur le végétarisme puisque cette pratique remonte à la Grèce Antique. Si Pythagore, philosophe et scientifique qu’on ne présente plus, était une figure emblématique de ce mode alimentaire (d’où le nom « pythagoriciens » longtemps donné aux végétariens), le courant a essaimé partout dans le monde. Avec pour illustres adeptes Einstein, Gandhi, De Vinci ou Voltaire, ce régime alimentaire nous prouve qu’il n’amoindrit en aucun cas le dynamisme, la créativité et la longévité, bien au contraire !
Le végétarisme reste minoritaire en France (2 à 3 % de la population), nos habitudes étant encore très ancrées dans sa gastronomie basée sur des produits carnés. La tendance est aujourd’hui à la hausse avec un marché du végétarien et du végan qui a augmenté de 24% en 2018. Même le Haut Conseil de la Santé Publique nous y incite avec la dernière actualisation des repères nutritionnels du Plan National Nutrition Santé (PNNS 2017-2021) : les recommandations sont à une alimentation moins carnée (500 g maximum de viande par semaine) et plus verte (fruits, légumes, légumineuses, oléagineux).
Quant à nos voisins européens, ils sont beaucoup plus ouverts à l’alimentation végétale : 9% de végétariens en Allemagne et plus de 10% en Italie. Le record mondial se trouve en Inde avec 20 % à 30 % de la population qui pratique le végétarisme hindou.
L’alimentation sans gluten mais pas sans énergie
Avant la sédentarisation et l’essor de l’agriculture, l’Homme a très longtemps mangé sans gluten sans en avoir conscience. Bien que le régime sans gluten à proprement parler soit considéré comme récent, l’Europe dispose de plusieurs décennies d’expérience. En effet, la maladie cœliaque est mieux comprise depuis les années 1950 (consulter cet article pour mieux connaître l’histoire de cette maladie). Là encore, ces 70 années de recul ont permis de constater que le régime sans gluten est non seulement vital pour les cœliaques mais aussi tout à fait sain et équilibré pour tous. Aujourd’hui, on estime entre 7 à 8% de mangeurs sans gluten en Europe.
Et le cumul des régimes ?
Pour convaincre les derniers réfractaires, sachez que Novak Djokovic, tennisman connu pour manger sans gluten depuis 2010, est désormais devenu végétalien ! Ce mode alimentaire étant encore plus contraignant que le végétarisme (tous les détails dans cet article), on peut dire que le cumul des régimes ne nuit en aucun cas aux performances physiques…
La gourmandise en perpétuel renouvellement
Découvertes incessantes
L’essor des blogs et livres à la fois végétariens (ou végans) et sans gluten nous montre une surenchère de recettes toutes plus appétissantes les unes que les autres. La grande particularité de cette cuisine est certainement son fort potentiel de créativité et de variété. Impossible de s’ennuyer tant les opportunités sont nombreuses !
En poussant la porte du régime végétarien et sans gluten, on découvre sans arrêt de nouveaux produits surprenants et délicieux auxquels on ne prêtait pas attention auparavant ainsi d’autres manières de les accommoder. On apprend que, à l’instar des huiles, les farines ont toutes des saveurs différentes, ou encore qu’il n’existe pas un type de lait mais des types de laits… Les sources d’inspirations semblent tellement inépuisables que, petit à petit, on oublie qu’autrefois, on mettait de la viande ou du blé dans son assiette.
Les trois piliers de l’alimentation sans gluten et végétarienne, sources de protéines
La famille des céréales et féculents est l’une de celles qui réservent le plus de surprises. Loin de se limiter exclusivement au blé, elle regorge de plantes sans gluten : millet, riz, sorgho, quinoa, sarrasin, amarante mais aussi, pour les tubercules, souchet ou manioc. Entiers, sous forme de farine ou de flocons, ces produits transforment les recettes traditionnelles de cookies, crêpes ou pains… Les légumineuses, largement sous-consommés, sont pourtant plébiscités par le PNNS avec une recommandation d’une portion minimum par semaine. En effet, leur richesse protéique en fait d’excellents substituts de la viande et du poisson. Les légumes secs se cuisinent en association aux légumes sous forme de plats chauds, ou de délicieuses salades. Ils peuvent même être intégrés à des cakes salés sous forme de purée ! (voir la recette du cake aux lentilles corail, carottes, curry et graines de courge).
Attention, la famille des oléagineux et de leurs dérivés peut devenir complètement addictive ! Sa diversité n’a d’égal que sa richesse nutritionnelle (protéines, fibres, minéraux) : amande, noisette, noix, cajou, pignons de pin, pistache, avocat, noix de coco mais aussi petites graines croquantes et parfumés telles que pavot, tournesol, courge ou sésame… Les oléagineux offrent d’importantes possibilités. Moulus, ils s’incorporent dans les gâteaux, cakes ou pains. Entiers ou grossièrement concassés, ils subliment les gratins, les tartes ou les salades. Ils sont encore meilleurs légèrement toastés ! Par ailleurs, les savoureuses purées d’oléagineux remplacent à merveille le beurre dans nos recettes.
En s’initiant à l’alimentation sans gluten et végétarienne, on découvre que les produits laitiers ne se limitent pas à l’univers de la vache. Les produits au lait de brebis et de chèvre et surtout les laits, crèmes et yaourts végétaux sont d’excellentes sources d’inspiration en cuisine. Inutile de les surconsommer en pallier un éventuel risque de carence protéique : le risque serait au contraire un excès de protéines, toxique pour les reins.
En conclusion, on peut tout à fait adorer manger et suivre un régime sans gluten et végétarien sans frustration ! D’ailleurs, le blog de Ma Vie Sans Gluten regorge de recettes exclusivement végétariennes et sans gluten, gourmandes et faciles pour s’initier à ce type d’alimentation. Bonne découverte !
