L’importance du dépistage de la maladie cœliaque avant toute mise en place de régime sans gluten, voilà un axe de communication important de l’Association Française Des Intolérants Au Gluten (Afdiag).
Brigitte Jolivet, présidente de l’association nous parle aujourd’hui des enjeux de ce diagnostic.
Malgré l’avancée des connaissances, l’ancienne étiquette de « maladie de l’enfant disparaissant à l’âge adulte » est encore trop souvent associée à l’intolérance au gluten. Cette méprise freine le dépistage des patients car la maladie peut se déclarer à tout âge…
Ainsi, « la maladie cœliaque peut apparaître quelques mois après l’introduction du gluten dans l’alimentation de l’enfant. Cette forme de la maladie est bien diagnostiquée du fait des symptômes digestifs caractéristiques. Mais l’intolérance au gluten peut également se déclarer plus tard, avec un pic entre 20 et 40 ans chez les femmes ». Souvent, les sujets adultes présentent une expression extra-digestive variable de la maladie, ce qui complique leur diagnostic. « Il n’y a pas deux cœliaques identiques », insiste la présidente de l’Afdiag.
Heureusement, les spécialistes commencent à mieux faire le lien entre intolérance au gluten et certains symptômes, liés à des carences de malabsorption :
Si les jeunes généralistes sont mieux formés, B. Jolivet regrette qu’il soit parfois « encore compliqué de faire passer le message auprès des plus anciens praticiens ». La diversité des symptômes, leur caractère non spécifique (chute de cheveux, aphtes) ne jouent pas en faveur du diagnostic.
Sur ordonnance du médecin traitant, une prise de sang, remboursée par l’Assurance maladie, permet de quantifier les anticorps spécifiques de la maladie cœliaque appelés anti-transglutaminase. Si le dosage des anticorps s’avère positif, une biopsie de l’intestin est réalisée. Si le dosage est négatif, l’hypothèse de la maladie cœliaque est écartée. Le patient peut, s’il le souhaite, entreprendre un régime sans gluten pour voir s’il ne soulage pas une sensibilité au gluten.
Il est essentiel que le diagnostic soit établi afin de limiter les complications graves telles que les cancers (cancer des voies digestives supérieures, carcinome hépatocellulaire, lymphomes).
Un intolérant au gluten diagnostiqué est suivi médicalement de façon régulière (tous les ans en général). Ce suivi comprend le plus souvent :
B. Jolivet rappelle que « l’erreur à éviter est de conseiller un régime sans gluten sans analyse préalable car la désactivation du système immunitaire empêche le diagnostic. Une réintroduction du gluten est alors nécessaire afin de doser correctement les anticorps anti-transglutaminase. »
Vous l’aurez compris, un des actuels défi de l’Afdiag est aujourd’hui d’inciter au diagnostic de la maladie cœliaque. Cela passe par des campagnes de communication auprès du grand public mais aussi des médecins, qu’ils soient généralistes ou spécialistes. Plus d’informations sont disponibles dans la campagne de l’Afdiag : Bien diagnostiquer l’intolérance au gluten.
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