Lorsque l’on suit un régime sans gluten strict, il n’est pas rare de consommer accidentellement un aliment contaminé. Cela peut arriver lors de l’utilisation d’un produit dont la composition n’est pas sûre à 100% ou à l’occasion d’un repas pris à l’extérieur, lorsque l’on ne maîtrise pas la mise en œuvre des plats. Pour une partie des malades coeliaques, la réaction de l’organisme est plutôt silencieuse ; pour d’autres, les conséquences peuvent être douloureuses et longues. Dans les deux cas, la muqueuse intestinale peut être à nouveau abîmée. C’est pourquoi il est important de savoir comment réagir suite à une consommation accidentelle de gluten.
Symptômes les plus fréquents et risques
Chaque coeliaque réagissant différemment au gluten, la consommation accidentelle de la protéine peut provoquer des conséquences variables, de l’absence de réaction physique à des symptômes parfois violents. Voici ceux qui reviennent le plus souvent :
- Grande fatigue, perte d’énergie pouvant durer plusieurs jours voire semaines
- Réaction type gastro-entérite (diarrhées, vomissements, ballonnements, douleurs abdominales)
- Fièvre, tremblements
- Migraine prolongée
- Perte d’appétit
- Emotions à fleur de peau.
Les intoxications au gluten présentent également des risques « cachés ». Elles sont néfastes pour les villosités de la muqueuse intestinale. Elles peuvent amoindrir l’absorption intestinale et engendrer, si elles sont trop répétées, des carences en vitamines et minéraux ainsi que des complications de santé.
Astuces pour soulager la crise
Chaque personne est différente mais voici quelques recommandations parmi lesquelles vous pourrez piocher pour tester chez vous. N’hésitez pas à avertir vos proches et collègues de votre situation afin qu’ils se montrent plus compréhensifs face à votre état de fatigue et votre humeur.
Repos (… autant que possible !) et chaleur abdominale
Lors d’une crise suite à l’ingestion accidentelle de gluten, le corps est fragilisé, douloureux et mis à rude épreuve. Il a un besoin absolu de repos pour se remettre. Bien que cela soit difficile à conjuguer avec vies professionnelle et familiale, essayez autant que possible de répondre à cet impérieux besoin de repos. Ne vous sentez pas coupable, écoutez-vous en vous accordant des siestes ou autres temps calmes. Le retour de l’énergie n’en sera que plus rapide !
Si la position fœtale semble la plus indiquée pour soulager les maux de ventre, une petite bouillotte placée sur l’estomac apporte en complément une sensation apaisante.
Hydratation régulière
Il est important de rester hydraté(e) pour évacuer plus efficacement les toxines et compenser les pertes en eaux et minéraux inhérentes aux phases de vomissements et diarrhées.
Orientez-vous vers :
- Les eaux moyennement minéralisées (évitez l’Hépar et autres eaux qui peuvent jouer sur le transit intestinal)
- Les thés verts et tisanes, notamment de menthe poivrée contre les ballonnements, la badiane en cas de diarrhées ou encore le thym pour faciliter la digestion
- Les bouillons
- Éventuellement les jus de fruits frais s’ils ne sont pas trop irritants pour les intestins.
Consommation d’aliments doux pour les intestins
L’essentiel est de manger plusieurs fois par jour, en petites quantités si l’appétit n’est pas au beau fixe. Ainsi, l’organisme a bien le temps de les assimiler. De même, privilégiez les plats tièdes ou à température ambiante qui seront mieux acceptés par votre estomac.
Choisissez des aliments qui ne sollicitent pas trop le transit intestinal mais apportent les nutriments dont l’organisme a besoin :
- Riz blanc, pommes de terre, patate douce ou autres féculents peu riches en fibres
- Viandes et poissons maigres
- Légumes plutôt cuits que crus, tels que les carottes, les courgettes, les betteraves ou encore les soupes de légumes
- Fruits cuits sous forme de compote, notamment la banane et le coing qui ont tendance à constiper.
Si vous en aimez la saveur, il est possible d’agrémenter les plats de curcuma ou de gingembre, deux épices aux vertus anti-inflammatoires.
En revanche, pour faciliter la cicatrisation de la muqueuse intestinale, évitez les aliments irritants tels que :
- Les produits laitiers animaux
- Les graisses en grande quantité
- Les aliments sucrés tels que le chocolat ou les glaces
- La moutarde, le poivre, le vinaigre, l’alcool, etc.
Des médicaments pour soulager les symptômes ?
Des chercheurs finlandais expérimentent actuellement un traitement adapté à la consommation accidentelle de gluten. A ce stade de l’étude préliminaire, la molécule semblerait diminuer les troubles intestinaux des patients sans pour autant complètement empêcher l’apparition de lésions au niveau de la muqueuse intestinale.
Cette étude encourageante nécessite toutefois d’être vérifiée sur plusieurs sites et un échantillon de patients plus importants.
Par ailleurs, la glutamine, ou L-glutamine, pourrait soulager les symptômes lors des crises. Cet acide aminé intervient dans la protection immunitaire et le maintien de l’intégrité de la paroi intestinale. Il peut être synthétisé par l’organisme à partir de sources alimentaires (viandes, poissons, céréales, épinards, miso) car il ne s’agit pas d’un acide aminé essentiel. Il existe également sous forme de complément alimentaire – gélules).
En conclusion, s’il est primordial de travailler à soulager les symptômes liés à une intoxication au gluten, il est également important d’identifier la source de la crise. Avez-vous testé un nouveau produit transformé ? ou bien utilisé un ustensile ayant été contaminé ? Ceci afin de limiter les récidives peu agréables…